Coupe du monde des Clubs : l’Arabie saoudite a été appelée à la rescousse par la FIFA !

La Coupe du Monde des Clubs nouvelle formule bat son plein aux Etats-Unis, mais derrière les enjeux sportifs se cache un sauvetage financier inattendu : l’Arabie saoudite, via son Fonds d’investissement public, est venue à la rescousse de la FIFA, assurant la survie d’un tournoi critiqué pour son calendrier surchargé, son impact écologique et son équilibre sportif fragile. Alors que les quarts de finale s’apprêtent à débuter, retour sur une compétition au cœur d’un véritable tremblement de terre footballistique et géopolitique.
Une pluie de milliards… pour un tournoi en quête de légitimité. Cette semaine, alors que les quarts de finale de la Coupe du Monde des Clubs débutent aux États-Unis, les projecteurs se braquent sur une compétition au format remanié qui suscite autant de critiques que d’ambitions. Passée de sept à 32 équipes, cette version inédite de la Coupe du Monde des Clubs — voulue par la FIFA pour « rendre le football véritablement mondial » — a du mal à convaincre, tant par sa complexité que par ses implications. Déjà pointée du doigt pour ses conséquences sur la charge de travail des joueurs, son impact environnemental massif (63 matchs dans 11 villes), et son potentiel de déséquilibre des compétitions nationales, elle semblait vouée à l’échec faute d’un diffuseur et de sponsors solides… jusqu’à l’intervention surprise d’un acteur devenu incontournable du sport mondial : l’Arabie saoudite. Alors que les enjeux sportifs s’intensifient sur le terrain, les enjeux géopolitiques et financiers en coulisses révèlent une réalité bien plus troublante : ce tournoi a, en grande partie, été sauvé par l’argent du pétrole saoudien — via son puissant Fonds d’investissement public (PIF) — soulevant de vives interrogations sur l’indépendance de la FIFA, l’avenir du football interclubs et la stratégie d’influence du royaume wahhabite. La BBC a d’ailleurs consacré un large dossier sur ces liens troubles et ces liaisons dangereuses.
Le PIF a sauvé la peau de la FIFA
La refonte de la Coupe du Monde des Clubs, désormais dotée d’un format élargi et d’un prize money colossal, semblait initialement vouée à l’échec en raison d’un manque d’intérêt des diffuseurs et sponsors. L’intervention du Fonds d’investissement public (PIF) saoudien, via un investissement dans la plateforme DAZN, a changé la donne. En effet, DAZN a acquis pour 1 milliard de dollars les droits de diffusion mondiale de la compétition, un accord inattendu compte tenu des pertes financières de la chaîne. Peu après, une filiale du PIF est entrée au capital de DAZN à hauteur du même montant. Bien que DAZN insiste sur l’indépendance de sa décision, la coïncidence entre ces investissements successifs et l’urgence pour la FIFA de trouver un partenaire financier crédible alimente les soupçons d’une stratégie saoudienne de sauvetage déguisé, assurant ainsi la viabilité de la compétition. Officiellement, l’investissement saoudien est présenté comme une « opportunité de croissance » pour le football dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Selon des sources proches du gouvernement saoudien, il s’agit de stimuler le tourisme, diversifier l’économie du pays et favoriser la modernisation. Toutefois, pour plusieurs observateurs et experts, cet apport financier ressemble davantage à une manœuvre politique, visant à consolider les liens avec la FIFA et à verrouiller l’organisation de la Coupe du monde 2034. Des voix critiques, comme celles d’ONG ou d’anciens responsables du football, dénoncent un procédé opaque et un deal mutuellement avantageux entre la FIFA et le royaume saoudien, où l’un apporte l’argent et l’autre le prestige.
L’intervention du PIF dans la Coupe du Monde des Clubs s’inscrit dans une stratégie plus large de l’Arabie saoudite visant à renforcer son influence géopolitique et culturelle via le sport. Après la boxe, la Formule 1 ou encore le golf, le football devient l’instrument principal de cette diplomatie sportive. En s’associant à un événement soutenu par la FIFA et en y impliquant des clubs comme Al-Hilal, le pays cherche à légitimer sa candidature pour des événements mondiaux comme la Coupe du monde 2034, qu’il accueillera. Le tournoi des clubs devient ainsi une vitrine pour positionner l’Arabie saoudite comme un acteur central du football mondial, tout en promouvant son image à l’international dans le cadre de son programme de transformation « Vision 2030 ». L’élargissement de la Coupe du Monde des Clubs à 32 équipes et son déplacement dans 11 villes américaines ont suscité des critiques croissantes, notamment des syndicats de joueurs et des organismes environnementaux. Ils dénoncent une augmentation insoutenable de la charge de travail des joueurs, déjà à bout physiquement, et un impact écologique néfaste dû aux déplacements massifs. Ce projet, soutenu par des fonds saoudiens, est vu par ses détracteurs comme un modèle profondément imparfait, plus motivé par des intérêts financiers que par un souci du développement du sport. L’objectif affiché par la FIFA de créer « un événement global » est ainsi perçu comme une justification commerciale masquant des enjeux géopolitiques et économiques considérables.