La Fédération annonce la démission de son sélectionneur Marc Brys, qui dément, le ministère des Sports le conforte

À cinq mois du début de la CAN, La Fecafoot a annoncé mercredi la démission de son sélectionneur Marc Brys, nommé en avril 2024. Ce dernier dément, invoquant un piratage de sa messagerie. Le ministère des Sports, dont Brys est rattaché, a annoncé que le Belge n’avait pas démissionné et qu’il restait en poste.
L’imbroglio se poursuit entre Marc Brys et la Fédération camerounaise de football. La Fecafoot a annoncé, mercredi peu après 16 heures, la démission de son sélectionneur en évoquant « une lettre adressée au ministre des Sports et de l’éducation physique avec effet immédiat ». Et elle se mettait déjà en quête d’un successeur.
« La Fédération camerounaise de football prend acte de la rupture unilatérale de cette relation contractuelle. Dans sa préoccupation constante de sauvegarder les intérêts du Football Camerounais, la Fecafoot a saisi les autorités publiques compétentes pour l’élaboration et la mise en oeuvre en urgence d’une réponse coordonnée visant à circonscrire l’impact de cette vacance à la tête de l’encadrement technique de notre équipe nationale. »
Reuters, qui a consulté ce document, rapportait que Brys, qui avait remplacé Rigobert Song en avril 2024, invoquait le non-paiement des salaires pour lui et son staff « depuis plus de 60 jours » et faisait part de sa décision « de résilier unilatéralement ledit contrat pour motif valable ».
« Le MINSEP tient à rassurer l’opinion sur le fait que Marc Brys n’a pas démissionné de ses fonctions » Le ministère des Sports camerounais
Mais quelques heures plus tard, le Belge, qui a une relation tendue avec le président de la Fecafoot Samuel Eto’o, démentait avoir démissionné dans une nouvelle lettre appelée « clarification urgente concernant une prétendue démission » à destination du ministère des Sports, qui finance son poste. « Je n’ai jamais rédigé ni transmis un quelconque courrier de démission. Il apparaît, à l’examen des éléments en ma possession, que ma messagerie a très probablement été compromise. Ce piratage, aussi regrettable qu’inhabituel, a visiblement semé le trouble et suscité une vague de réactions précipitées. »
Il rapporte également : « Je suis profondément surpris et même interpellé par le fait qu’aucun responsable, y compris la Fédération camerounaise de football, n’ait pris la peine de me contacter personnellement avant de diffuser cette prétendue information à grande échelle. Cette attitude laisse peu de place à l’interprétation : il m’est difficile de ne pas y voir une forme de précipitation volontaire, voire une volonté tacite de mon éviction. »
Le ministère des Sports camerounais, auquel Brys est rattaché, a publié à son tour une lettre, en fin d’après-midi, annonçant qu’il restait en poste. « Le MINSEP tient à rassurer l’opinion sur le fait que Marc Brys n’a pas démissionné de ses fonctions. (…) L’information relative à une prétendue démission est infondée et relève de la pure manipulation. » Et le ministère lui a renouvelé « sa totale confiance ».
Il avait menacé de démissionner en octobre
Moins de deux mois après sa nomination, Brys avait été limogé avant d’être finalement maintenu par Eto’o. Et en octobre dernier, le sélectionneur avait menacé de démissionner après qu’un de ses assistants a été rayé de la liste des officiels par la Fédération du Cameroun, lors de la victoire contre le Kenya (4-1) en qualifications de la CAN.
Cet imbroglio survient seulement cinq mois avant de la phase finale de la CAN au Maroc (21 décembre – 18 janvier). Les Lions indomptables seront opposés au tenant du titre, la Côte d’Ivoire, ainsi que le Gabon et le Mozambique. Et le Cameroun n’a pas encore assuré sa qualification pour la Coupe du monde 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Il est deuxième de son groupe de qualification avec un point de moins que le Cap-Vert, à quatre matches du terme.